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La sucrerie ou l'érablière

Les Acadiens et les Canadiens qui s'établissent au Madawaska à la fin du XIXe siècle y implantent les traditions et coutumes héritées de leurs ancêtres dans la mesure où l'environnement le leur permet. Or, les forêts d'érable du Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick se prêtent bien au développement d'une petite industrie connue au Québec et en Acadie sous le nom de « sucrerie ».

Qui a organisé la première sucrerie dans la région? Nul ne le sait. Nous savons cependant que Jean-Baptiste Cyr (Crock), ancêtre des Cyr du Madawaska, exploitait une érablière dans la région des Pays-Bas avant l'arrivée des Loyalistes en 1783. Le Rév. D.J. Leblanc, curé de Central Kingsclear, écrit à P.-L. Mercure, le 30 octobre 1900.

«La tradition nous raconte quelque chose de bien intéressant quant à l'origine du nom de Croc. Le vieux Jean-Baptiste avait épuisé les érables du pays pour charger un vaisseau qui s'en allait en France (...) Néanmoins nos Acadiens se réjouissaient en pensant aux Français: « Vont-ils en avoir de quoi croquer! » Ils étaient loin de penser que le nom leur resterait. » (Papiers P.-L. Mercure)

Les « Crocs » et d'autres Acadiens et Canadiens ont continué au Madawaska la coutume d'entailler les érables au printemps, de faire du sucre et de la « tire sur la neige ». Dans leur rapport de 1831, les deux Américains J.G. Dean et E. Kavanagh déclarent que les Madawaskayen « fabriquent le sucre d'érable en grande quantité » et que leur façon de marquer les limites des propriétés s'applique même à leurs sucreries.

Jusqu'à ces toutes dernières années, nos érablières madawaskayennes étaient de type familial et très rustique; elles faisaient, néanmoins, partie du décor madawaskayen et attiraient de joyeux rassemblements aux beaux jours du printemps. Aujourd'hui, certaines sont très sophistiquées, s'orientent vers la commercialisation et le marché international. Ces érablières ultra-modernes ont l'avantage d'être faciles d'accès et de favoriser les rencontres de groupes, jeunes et moins jeunes, bien portants ou handicapés. Nombreux sont ceux qui peuvent goûter aux délices des « sucreries comme dans les jours d'antan ».

G. Desjardins
1989
Université de Moncton campus d'Edmundston Société Historique du Madawaska Ville d'Edmundston Patrimoine Canadien