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L'accueil des Malécites

Les premières familles colonisatrices qui arrivent au Madawaska en 1785 auraient, selon la tradition, été bien accueillies par les Malécites. L'abbé Thomas Albert présente le digne et éloquent chef François-Xavier comme le bienfaiteur et le protecteur des nouveaux venus. Comment expliquer cette grande générosité des Madawaskaks envers des étrangers? Peut-on y croire alors que l'on sait qu'une vingtaine d'années auparavant, les Amérindiens, se sentant menacés par les chasseurs et les commerçants de plus en plus nombreux à subir l'attrait de la région, portent plainte au gouvernement de Québec qui, en 1765, interdit aux Canadiens la chasse dans le territoire. Qu'ils nous soit permis d'émettre quelques hypothèses sur l'évolution des attitudes et des mentalités entre 1765 et 1785.

  • Le séjour à la bourgade des Malécites, en 1783-1784 probablement, de deux jeunes Canadiens, les demi-frères Pierre Duperré et Pierre Lizotte, a pu préparer la voie aux premiers colons. Les "deux Pierre" descendent ensuite dans la région de Sainte-Anne-des-Pays-Bas pour se retrouver en 1785 parmi les fondateurs du Madawaska. Étant connus des autochtones, ils ont pu jouer un rôle de médiateurs.
  • Les Madawaskaks devaient certainement connaître depuis quelques années les dirigeants des Acadiens qui leur demandent l'hospitalité. En effet, Joseph Daigle, Louis et Michel Mercure et quelques autres ont souvent parcouru la région alors qu'ils étaient employés comme courriers entre Halifax et Québec. S'ils ont demandé des terres dans le vallée supérieure du Saint-Jean, c'est qu'ils étaient assurés de recevoir l'hospitalité des Malécites.
  • La diplomatie des pionniers madawaskayens, leur condition de pauvres exilés qui demandent humblement et respectueusement asile ont pu également influencer l'attitude des premiers habitants du milieu. Avouons qu'il est difficile de faire la distinction entre la fiction et la réalité dans tout ceci, d'autant plus, il faut bien l'admettre, que les premières années et que l'organisation d'une milice s'avère nécessaire pour la protection des nouveaux arrivés. Une requête du 16 juillet 1789 laisse entendre que les difficultés proviennent du commerce de l'eau de vie introduit dans le territoire par des marchands du Kennebec qui, de plus, donnent de mauvais conseils aux indigènes. Il est certain que la bourgade madoueskake perd de son importance à la fin du XVIII siècle au profit de la réserve de Tobique, établie officiellement en 1801.
G. Desjardins
1989
Université de Moncton campus d'Edmundston Société Historique du Madawaska Ville d'Edmundston Patrimoine Canadien