Explication de la murale historique

La murale présentée dans ce site Web a été conçue et réalisée à l'occasion du bicentenaire du Madawaska en 1985. Cette fresque historique se veut un hommage à nos pionniers, nos défricheurs, nos missionnaires, nos bâtisseurs. Elle définit l'altruisme, l'abnégation, le courage, la ténacité, le dévouement et l'ardeur au travail de ceux qui nous ont précédés. C'est une réédition en résumé de l'histoire du Madawaska, mais par l'image cette fois- ci. Cette murale, qui mesure environ 2.1 m X 2.3 m (7' X 7-1/2') est exposée en permanence à la salle du conseil municipal d'Edmundston.

Avant d'effectuer cette oeuvre, l'artiste a dû faire de nombreuses esquisses au crayon, faisant parfois appel à un modèle vivant pour traduire avec le plus de justesse possible, l'expression corporelle de chaque personnage. Quand son ébauche le satisfaisait, il la découpait et l'ajoutait à un collage où les personnages, disposés en petits groupes, semblaient s'harmoniser dans leurs rapports entre eux ou avec le travail auquel ils s'adonnaient. Une fois la composition réglée, il refaisait le dessin au complet et le coloriait à la gouache pour compléter son esquisse. À la fin, il traçait les contours au fusain sur sa toile et peignait les détails au pinceau, s'inspirant de l'esquisse comme modèle: un projet de plusieurs mois de travail, sans compter les semaines de préparation avant d'aboutir au résultat final. Il s'est inspiré du livre de T. Albert, « Histoire du Madawaska », et des articles publiés dans la Revue de la Société historique du Madawaska. L'artiste désire remercier Mgr E. Lang, M. Oneil Clavet, S. Georgette Desjardins, S. Henriette Raymond et M. Conrad Soucy pour leurs précieux avis.

L'ensemble du tableau est constitué de 24 scènes qui nous parlent, soit par un événement ou une période donnée de notre histoire, soit par les métiers ou professions, soit par les bâtisses ou entreprises, le monde du commerce et des loisirs, le monde enseignant ou soignant, la vie religieuse, la flore, la faune, nos traditions, nos coutumes, notre folklore et notre territoire. De nombreux autres entreprises, personnages ou événements auraient pu être représentés, mais il était impossible de tout mettre dans une murale de ce genre.

Description générale

1. Les personnages : la murale nous parle par les groupes au nombre de 24 (moins celui qui est constitué par la faune madawaskayenne). Ils sont présentés par groupes de trois ou quatre personnages, parfois plus: donc une centaine en tout.
2. Les bâtisses (une quinzaine), qui servent très souvent de décor aux différents groupes. On pourra reconnaître aisément plusieurs de ces bâtisses : le couvent des Hospitalières de Saint- Joseph, le Centre universitaire Saint-Louis-Maillet, le musée du Madawaska, le fort du P'tit-Sault (disparu en 1868), la chapelle primitive de Saint-Basile, le forum d'Edmundston, la gare du Canadien Pacifique, un pont couvert, etc.
3. Les animaux (23 espèces), qui contribuent à exprimer une joie de vivre simple et vraie.
   • animaux domestiques : le chien, le chat, le cheval, la vache, le boeuf, les moutons, les porcs, les oies et les poules.
   • bêtes sauvages : le porc-épic (notre symbole), le chevreuil, l'orignal, le castor, le lièvre, la mouffette, le tamia (suisse), ainsi que plusieurs espèces d'oiseaux : le merle rouge, l'hirondelle, la mésange, la perdrix, le canard, le geai bleu, etc.
4. Les représentants des métiers ou professions : menuisier, docteur, journaliste, prêtre, religieuse, commerçant, trappeur, cheminot, bûcheron, draveur, fermier, tisserand, sculpteur, peintre, enseignant, journalier, courrier, etc.
5. Les entreprises : la foresterie (scierie Murchie, devenue par la suite la Cie Fraser); les communications (lignes de chemin de fer, notre hebdo); les tisserands du Madawaska, les institutions hospitalières, la Foire brayonne, les commerces (pelleterie, artisanat indien), le "bootlegging" ou contrebande de boissons alcooliques; l'agriculture (semence, récolte, la ploye); les loisirs et les sports (le Mont¬Farlagne), le terrain de golfe [sic], etc.); le centre diocésain, la vie scolaire (de la petite école du rang à l'éducation supérieure), le domaine militaire (fort du P'tit-Sault), etc.
6. Instruments de travail, véhicules et autres : charrue à labourer, scie à bois, pompe à eau, séparateur (crémeuse ou centrifuge), poêle à bois, métier à tisser et rouet, traîneau à chien (ou traîneau de M. Lude), le canot d'écorce, l'automobile (Rumble Seat), l'alambic, un meuble à sculpter et un chevalet, la raquette, le canon et le fusil, l'arc et la flèche, la mar¬mitte [sic], etc.
7. La couleur et les mouvements linéaires de la composition:
   • teinte gris-bleu dominante dans la murale : c'est la couleur des rivières, des lacs et des montagnes du Madawaska;
   • agencement des groupes : les groupes sont situés sur des îlots; les espaces libres entre les groupes sont occupées par des cours d'eau, des sentiers, des montagnes, qui sont les caractéristiques du paysage accidenté et de la topographie madawaskayenne. Ces éléments de paysages forment des lignes sinueuses entre les groupes, nous renvoyant constamment de l'un à l'autre sans attirer plus d'attention à un groupe qu'à un autre. Ces lignes semblent unifier et alléger le tout en même temps.
   • perspective des groupes: les scènes plus anciennes de l'histoire sont situées au haut de la murale, où les personnages sont plus petits de taille pour marquer l'éloignement par rapport au temps qui nous en sépare; les scènes plus récentes viennent vers les bas et les personnages progressent en taille pour souligner le rapprochement de ces événements plus près de notre temps.
8. Les saisons: L'on reconnaît dans les scènes chacune des saisons de l'année, soit par le décor ou par les périodes au cours desquelles se déroulent les activités.